Archives mensuelles : septembre 2013

Désuète, l’écriture à la main ?

Article paru dans Bilan, sous le titre « Le digital mine l’écriture manuelle ».

« Je ne sais plus écrire à la main ! » s’inquiétait récemment le blogueur Matthias Lüfkens sur la plateforme Internet de Bilan, invitant les lecteurs à se questionner au sujet de leurs propres aptitudes au maniement du stylo. 

Certes, nous sommes encore capables de faire une liste de courses sur un post it, de laisser une instruction sur le bureau d’un collègue ou de prendre quelques notes pendant une réunion. Mais qu’en est-il de l’écriture, sans ratures et de manière lisible, d’une vraie lettre ou d’un long texte? A l’ère des traitements de texte, des emails, des agendas électroniques, des blogs et des réseaux sociaux, nous exprimons principalement notre pensée via un clavier d’ordinateur, un ipad ou un smartphone. Et c’est une réalité qui ne concerne pas seulement les jeunes. 

Notre dextérité manuelle s’est déplacée du stylo qui glisse aux phalanges qui tapotent, et l’écriture manuscrite est de moins en moins utilisée au quotidien. Au placard, nos pattes de mouche ou cœurs en guise de points sur les i. Les mots sensuellement tracés à la main sur un joli papier à lettres ont pris un coup de vieux. Mais le tout à l’informatique n’est pas seul responsable. Le besoin de transmettre rapidement des informations, de pouvoir éditer ses textes sans ratures, de corriger automatiquement son orthographe, nous sont devenus indispensables dans le monde du travail. Sortie de la prise de note personnelle, notre communication avec les autres a entièrement intégré ces fonctions. La productivité se doit aujourd’hui de passer avant le plaisir du geste. 

« Sur mon bureau, il n’y a même plus de stylo. Quand je dois signer un document, j’emprunte le stylo d’un collègue », avoue encore Matthias Lüfkens dans son blog. Les ventes de fournitures pâtissent-elles effectivement de cette nouvelle tendance? « Étonnamment, non! », dément Jean-Marc Brachard, fondateur de la papeterie genevoise éponyme. « Avec les boutons de manchettes et la montre, le stylo haut de gamme reste le seul ornement qu’un homme peut s’offrir », analyse-t-il. Une dizaine de beaux stylos sont vendus chaque semaine dans cette enseigne de la rue de Corraterie, le plus souvent à des hommes entre 30 et 50 ans. La carterie de luxe tout comme les beaux papiers à lettre se vendent également toujours aussi bien. Il semble que la raréfaction de l’écriture manuelle lui confère désormais une plus grande valeur, et que celle-ci soit toujours privilégiée pour des échanges de qualité avec ses proches. 

C’est le cas pour Frédérique Reeb-Landry, directrice générale de Procter & Gamble à Genève. Même si elle avoue être « une adepte inconditionnelle du numérique et du virtuel au niveau professionnel », pour ses échanges plus personnels, la cheffe d’entreprise de 47 ans choisit exclusivement l’écriture à la main, celle-ci lui permettant « de mettre plus de chaleur et de personnalité dans le message ». Elle avoue d’ailleurs posséder une demi-douzaine de plumes de couleurs d’encre différentes! 

Ainsi, notre écriture serait en passe de devenir plus une forme d’expression personnelle qu’un véritable moyen de communication de base. Malgré cette aura dont semble toujours bénéficier l’écriture manuelle, elle n’en est pas moins menacée de disparition à moyen terme. Le quotidien allemand Bild (le premier d’Europe en nombre d’exemplaires) titrait au mois de juin dernier « Au secours, l’écriture manuelle se meurt! » avec sa Une entièrement rédigée à la main. Un cri d’alarme bien pensé et marquant, même s’il semble que rien ne pourra plus inverser la tendance. 

Selon plusieurs études menées aux Etats-Unis et rapportées dans le « Journal of Cognitive Neuroscience », la perte de l’écriture manuelle nuirait au développement d’une certaine partie du cerveau. En effet, l’usage de la main pour une fonction aussi précise que la formation de lettres et de mots en écriture liée stimule l’activité cérébrale, notamment les régions du cerveau dédiées au langage et à la mémoire. Régions qui ne sont pas mises à contribution lorsqu’on appuie sur une touche de clavier ou lorsqu’on tapote sur son ipad ou son smartphone. Notre cerveau, avec sa formidable capacité d’adaptation, a intégré ces nouvelles habitudes d’écriture au clavier, tout en délaissant ses capacités pour les mouvements fins des doigts et du poignet. Résultat, une raideur et une fatigue rapides lorsqu’on utilise un stylo ou une plume plus de quelques minutes. Comme pour l’entraînement musculaire, moins on pratique, plus cela devient difficile, jusqu’à la perte quasi totale de la capacité à écrire correctement.

À terme, l’omniprésence des outils informatiques, ainsi que les exigences d’efficacité et de rentabilité imposées par le monde du travail, pourraient rendre les futures générations entièrement dépendantes des claviers et écrans tactiles pour communiquer, réduisant l’écriture manuelle à la portion congrue. Quelques mots mal griffonnés ici ou là sur des post it ou des cartes de vœux nous rappelleront peut-être avec nostalgie le temps des correspondances à l’encre violette sur des papiers à lettres agrémentés de loups ou de dauphins, avec enveloppes assorties. 

Plaidoyer pour Nabilla

A priori, je ne trouve absolument rien d’intéressant à cette jeune fille, ou en tout cas à l’image qu’elle transmet et qui est surexploitée jusqu’à la lie par les médias. « Bimbo/cagole à gros seins sans rien dans la tête », voilà tout ce qu’on croit savoir d’elle. Mais à force de la voir jouer malgré elle le rôle du « François Pignon » de la télé bobo parisienne et être invitée à une multitude de « dîners de cons » sur petit écran (Canal+ en tête), je la prendrais presque en pitié. 

Certes, elle n’a encore rien fait à part dire des bêtises dans une émission de télé-réalité, et elle n’est pas en reste pour continuer d’en dire à chaque fois qu’elle ouvre sa jolie bouche. Alors, jusqu’à la nausée, on lui pose qui les questions qui la feront trébucher, on se gausse entre gens de bonne compagnie, et devant elle, de ses réponses forcément savoureuses, on se repaît de chacune de ses réactions hors sujet, et on espère que c’est là, ce soir, sur ce plateau, que viendra la phrase culte suivante, celle qui pourra être reprise dès le lendemain dans tous les médias (en citant l’émission qui aura réussi à la susciter, marketing oblige). Ah comme on aime la railler et la descendre, cette starlette qui n’a rien fait de significatif! Ah comme ça fait du bien de se vautrer, à ses dépends et en public, dans sa bien-pensance! 

Comme on prend un plaisir malsain à savourer sa chance d’être en vie devant des faits divers sordides, on aime de même s’assurer et se rassurer de sa propre intelligence face à Nabilla. La jalousie de ceux qui se targuent de talent méconnu et incompris côtoie le désir coupable de ceux qui bandent devant ses seins refaits et sa bouche pulpeuse, tout en se défendant de succomber à ses attraits aussi artificiels qu’attirants. 

Il n’empêche que Nabilla, en ne faisant rien à part être partout, fait son bonhomme de chemin, en défilant pour Jean-Paul Gaultier, toujours à l’affût des « tendances » du moment qui pourraient lui donner un peu de visibilité médiatique (et là, dans une robe sublime, elle a fait un sans faute sur le podium, clouant pour un instant le bec de ses détracteurs), ou en publiant un livre plein de vide mais qui se vendra. 

Je ne suis de loin pas la seule à essayer de faire passer sa nausée en prenant le contrepied: contre toute attente, le nouveau magazine féministe « Bridget », concurrent un peu plagiaire de Causette, vient également de publier un plaidoyer vibrant en faveur de la bimbo (et de sa « cousine » la blonde Zahia). Défendre Nabilla, le nouveau trend de la boboitude médiatique qui tente d’avoir toujours un coup d’avance? Peut-être… Après tout, il faut bien trouver de nouveaux angles. 

Reconnaissons tout de même que Nabilla a l’art, sans efforts et tout naturellement, de jouer avec les réseaux sociaux et les médias. Une photo Instagram avec son amoureux par ci, une petite bagarre de rue par là, elle aurait à son service le meilleur des conseillers en communication qu’elle ne ferait pas mieux pour maintenir la fièvre initiée par un simple « allo, quoi ». On l’accuse de brasser de l’air et d’en avoir à la place du cerveau, mais on ne peut pas s’empêcher d’en parler. Le vide est créé non pas par la demoiselle elle-même, mais bien par ceux qui le dénoncent avec comme objectif de « faire de l’audience ». Mais attention, le dîner de cons finit toujours pas se retourner contre ses hôtes. 

Alors chapeau la miss, tu n’as encore rien fait qui puisse susciter une admiration sincère, rien prouvé sinon ta faculté à faire parler de toi, et rien montré à part ton décolleté, mais par tes frasques attendrissantes et à cause de l’opportunisme dégueulasse de ceux qui soufflent avec rage et avidité sur le buzz qui les fait vivre (et toi avec), tu as en tout cas donné à une obscure blogueuse sur le retour de ta région (et qui ne regarde pas la télé) l’envie de te défendre. 

Nus sur les sentiers

La justice française a tranché: se promener nu dans les bois n’est pas un délit. L’homme qui avait fait l’objet d’une plainte de la part d’une grand-mère outrée n’a légalement rien fait de répréhensible. Mais attention, tout est dans l’attitude, et la limite entre naturisme bon enfant ou militant et exhibition sexuelle n’est pas toujours claire, même dans la loi. 

En Suisse, un arrêt du Tribunal Fédéral stipule ceci: « Est contraire à la pudeur tout acte qui blesse la décence sexuelle d’une manière non insignifiante et heurte ainsi de façon inadmissible le sens moral d’un homme doué d’une sensibilité normale ». Ensuite c’est à chaque canton de fixer ses propres limites, ou d’examiner les situations au cas par cas. 

Ainsi, théoriquement, vous pouvez dans certains cantons comme Fribourg ou Neuchâtel bronzer sans maillot ou vous balader les fesses à l’air dans les bois et même dans un parc. Dans les faits, il est probable que si vous y faites votre shopping dans le plus simple appareil, vous vous retrouviez rapidement au poste. Officiellement pas parce que vous êtes nu, mais parce que vous pourriez être mentalement dérangé pour agir ainsi, et vous retrouver en entretien forcé avec un psychiatre. Car même s’il n’y a aucune base légale pour vous l’interdire, ne vous en faites pas, la police trouvera toujours le bon prétexte pour vous soustraire aux regards des passants. Toutefois, si l’exhibition sexuelle n’est pas avérée, une plainte contre vous aura peu de chances d’aboutir, même si elle émane d’une mère de famille choquée que vous ayez croisé ses enfants. 

A Genève, le naturisme est interdit sur la voie publique, mais, avec une autorisation délivrée par la police, vous pourriez éventuellement manifester nus ou les seins bariolés façon « Femen », ou organiser un défilé cyclo-nudiste. En gros, le naturisme de loisir ou de principe, non. Le naturisme servant une cause militante, peut-être.  

Malgré tout, dès qu’on quitte notre beau canton, il faudra peut-être s’habituer à croiser lors de nos balades des marcheurs dans le plus simple appareil, car si le naturisme est en déclin sur les plages du Sud de la France ou de la côte atlantique, la « randonnue » est, elle, apparemment en plein essor et peut être pratiquée en toute légalité dans la plupart des pays d’Europe et dans presque tous les cantons suisses. 

Vous voilà tentés d’offrir votre corps aux rayons du soleil et aux caresses du vent? Permettez-moi de vous prodiguer quelques conseils de base pour ne pas être « significativement indécent », et éviter toute référence sexuelle qui pourrait vous valoir des ennuis: 

Tenir ses mains loin de ses organes génitaux (un peu comme Lucky Luke quand il est prêt à tirer). 

Marcher d’un pas ferme et décidé (oui, je sais où je vais). 

Adopter une attitude calme et « normale » (comme si de rien n’était). 

Ne pas trop se pencher en avant pour ramasser une fleur ou observer un papillon (pour des raisons évidentes). 

Ne pas se badigeonner langoureusement d’anti-moustiques ou de crème solaire (dieu sait pourtant si cela doit être nécessaire). 

Porter un chapeau ou un foulard qui pourra rapidement servir de cache-sexe en cas de rencontre fortuite avec des promeneurs plus prudes que vous (et dites bonjour en passant). 

Clamer pour votre défense votre désir d’être « en totale harmonie avec la nature » (plus efficace pour susciter la compréhension que « J’adore avoir les testicules à l’air libre »). 

Et faites tout de même attention à vos parties sensibles si vous grillez des cervelas sur un feu de bois (surtout s’il y a un peu de vent). 

Evidemment, pour les femmes la situation est un peu différente: se promener nue (et surtout seule) sur les sentiers pourrait malheureusement être interprété comme de la provocation sexuelle, même en respectant les conseils ci-dessus. En cas d’agression ou de viol dans les fourrés, il leur sera plus difficile de contester le récurrent « elle l’a bien cherché ». La randonnée naturiste féminine semble donc condamnée à se pratiquer en groupe. La vie est trop injuste. 

Sortie de tôle

Je vous rassure, mon titre ne contient pas de faute d’orthographe et je n’étais pas en prison. Mais dans un sens, oui, tout de même. J’étais prisonnière d’un engin qui me coûtait une fortune et que j’utilisais peu. J’ai donc décidé de me passer de ma voiture, et l’ai vendue il y a quelques jours. Mais le but de ce billet n’est pas de faire de la propagande anti-bagnoles et de tenter de vous culpabiliser en me faisant passer pour une sainte qui a sacrifié sa mobilité individuelle sur l’autel de la conviction et du bien-être commun. Je vais tout de suite décevoir les écolos qui seraient tentés de me porter aux nues: ma motivation est principalement économique. 

A chacun d’évaluer ses vrais besoins en matière de mobilité, selon son mode de vie, sa situation familiale, et ses revenus. Pour ma part, il convenait d’être honnête: un certain nombre de mes déplacements en voiture étaient effectués pour les mauvaises raisons, par paresse, sans prendre la peine de réfléchir à une autre solution, et surtout parce que j’avais le véhicule sous la main. Ma voiture me coûtait environ CHF 4’500.- par an, en comptant la place de garage, l’assurance, les plaques, l’essence, les tickets de parking, une amende d’ordre par ci par là, l’entretien et les petites réparations. Ce qui ne m’empêchait pas d’avoir en parallèle un demi-tarif CFF pour mes déplacements hors du canton, un abonnement TPG, et de prendre parfois des taxis pour rentrer tard le soir. Les conditions étaient donc idéales pour sauter le pas et me passer de ce véhicule qui pesait lourd sur mes modestes revenus. 

En attendant au comptoir de mon garagiste le maigre billet violet qu’on m’avait proposé en échange de cette petite Hyundai qui avait en quelques années déjà perdu toute valeur marchande et qui nécessitait à ce stade des travaux d’entretien importants, j’ai fait part de mes réflexions aux employés présents. « Vous n’allez pas en racheter une autre? », me demandaient-ils, un peu surpris et vaguement admiratifs. Ma réponse ferme et négative associée à mon air béat a ouvert les feux d’un flot de questions pressantes sur ma « nouvelle vie ». « Si vous pouviez convaincre ma femme, on a rien à faire de deux voitures! », me souffle le vendeur. « Si je n’habitais pas en pleine campagne en France voisine, je ferais comme vous, les trajets me fatiguent et c’est dangereux », renchérit la secrétaire. Sans vouloir faire de prosélytisme, juste en témoignant simplement, je réalise que ma décision personnelle fait réfléchir et met à jour chez les autres des questionnements et frustrations liés à la voiture. Intéressant. 

Cet échange surprenant étant donné le contexte et les interlocuteurs m’a donné envie d’écrire ce billet, et de partager également avec mes lectrices et lecteurs ma joie, mon soulagement, et paradoxalement, mon nouveau sentiment de liberté. Je suis enfin sortie de tôle! 

Comment draguer une femme dans un bar en 2013 ?


Bonjour, comment allez-vous ? Puis-je m’asseoir ? Je vous ai vue, assise seule, et j’ai pensé que c’était normal. Une femme devrait être capable de s’auto-suffire. En fait, beaucoup de femmes choisissent de rester seules, ce qui, avec les progrès vers un salaire équivalent et un allongement du congé maternité, est une tendance réjouissante et irréfutable. 

J’ai remarqué que vous étiez sur le point de terminer votre verre, et je me demandais si je pouvais éventuellement vous regarder en recommander un. Et, au risque d’être un peu trop direct, si vous pouviez même m’en offrir un… 

Vous faites quoi dans la vie ? Avant que vous ne répondiez, je vous préviens que je n’attends pas nécessairement une réponse ayant trait à votre travail. Je ne pense pas que nous devions nous laisser définir par nos objectifs professionnels, particulièrement lorsqu’ils sont archaïques et hétéronormatifs.

Je maudis ma mère, qui est néanmoins une personne adorable et très humaine, pour ne pas m’avoir acheté un mini-four jouet quand j’étais petit. J’ai grandi en idolâtrant des voyous testotéronés comme Neil Armstrong et Jimmy Carter. Je travaille dans le sport, mais je passe plus de temps à me connecter à mon moi spirituel et à lutter contre l’adversité qu’à m’épuiser pour une entreprise sans visage. Et si je devais trouver une compagne, que ce soit vous ou une autre ici ce soir, je serais plus qu’heureux de renoncer à mon emploi afin d’élever notre progéniture dans une atmosphère non sexiste, pendant que ma partenaire de genre féminin continue de poursuivre ses rêves, qu’ils soient professionnels, personnels, ou même sexuels avec un autre homme. 

Oh, mais que je suis mal élevé ! Je déblatère sans discontinuer comme un gamin ou une gamine bavard-e. Je ne me suis même pas présenté dans les règles. Toutefois, on a parfois la désagréable impression que le patriarcat édicte des règles rigides de sorte que ce sont toujours les hommes qui prennent l’initiative. Mon nom est Terri, avec un un coeur sur le i au lieu d’un point. Oui, cela veut signifier que j’ai un coeur, et que je n’ai pas peur de le dévoiler. 

Qu’en pensez-vous ? Allez-vous saisir l’opportunité de m’offrir un verre ?

Si vous vouliez bien répondre, ce serait merveilleux. Bien sûr, si vous préférez continuer de rester assise ici en silence, à me toiser avec ce regard intense qui transgresse les rôles établis pour chaque sexe (et qui me fait aussi un peu peur), cela me convient aussi.

Pardon ? Que j’aille me baiser tout seul ? J’approuve ! Les hommes devraient être plus autonomes en matière de reproduction. Je vous remercie pour cette affirmation pertinente. Pourquoi les femmes devraient-elles assumer de manière exclusive la charge de donner la vie, alors que les hommes sont condamnés biologiquement à la peur de l’engagement ? C’est illogique et socialement dégradant. 

Ah, cette bière est rafraichissante ! Merci de me l’avoir envoyée au visage, par cette chaleur estivale. 

D’accord, d’accord, je m’en vais. 

Merci de m’avoir rejeté aussi brusquement. Cela demande beaucoup de courage, et vous en avez en tout cas autant que n’importe quel autre être humain. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, je vais aux toilettes pour aller pleurer dans une cabine, remettre en cause ma virilité, et envoyer un sms à ma maman. Je vous remercie de m’avoir accordé un peu de votre temps, qui a été égal au mien.

Traduction libre par mes soins de « A post gender normative man tries to pick up a woman at a bar » de Jesse Eisenberg.