Archives mensuelles : janvier 2012

Comment ne pas rater sa mort

Aujourd’hui, on ne doit pas seulement réussir sa vie. Il faut aussi s’assurer de réussir sa mort. Question de bon goût, car mourir est vulgaire, en soi. On laisse derrière soi une enveloppe charnelle encombrante, de la paperasserie ennuyeuse, et des proches qui doivent passer à la caisse entre deux sanglots.

Mourir est malheureusement également tristement banal. Tout le monde y passe. Alors, comment se démarquer, immortaliser le souvenir de son identité, laisser une trace de sa singularité?

En flattant son égo pré-mortem. Pour cela, les dispositions entourant le grand saut se doivent d’être originales, et même, pourquoi pas, gaies. Elles seront aussi anticipées, réfléchies et planifiées par le futur défunt lui-même. Mourir de son vivant, en somme.

Qu’ils soient angoissés ou fascinés par la mort, ne voulant pas imposer des démarches fastidieuses à leurs proches, cherchant du réconfort après un deuil, ou simplement curieux, les visiteurs affluent au « Salon de la mort! » de Paris ou encore au festival « Death: Southbank Centre’s Festival for the Living » de Londres. Oui, un festival, vous avez bien lu. Avec des pass 1 ou 2 jours à acheter en ligne.

« C’est la dernière fête que l’on aura avec ses proches, alors autant la préparer pour qu’elle soit réussie », argumentent les organisateurs du « Salon de la Mort » de Paris. Le cher disparu n’est plus une dépouille sur laquelle pleurer, mais l’hôte posthume d’une fiesta bien organisée. « Roger a le plaisir de vous inviter à son enterrement, amenez une bouteille pour la verrée », lira-t-on bientôt sur les faire-part.

Les tendances? Des cercueils personnalisés, en lien avec sa profession, sa passion. En forme d’avion (avec ailes rabattables), de voiture, ou en carton recyclé pour les plus écolos. Des « dernières demeures » dont on teste soi-même le confort, comme on le ferait pour un nouveau matelas, afin d’éviter d’être gêné aux entournures ou mal installé pour l’éternité.

Vous trouvez l’incinération plus propre, plus hygiénique que de pourrir dans une boîte, aussi élégante soit-elle? Choisissez une urne funéraire en forme de buste, votre buste, évidemment.

Tout cela est encore trop banal pour vous? Que diriez-vous de scintiller quotidiennement au doigt ou au cou de votre moitié éplorée, ou de porter votre grand-mère en boucles d’oreilles? Grâce à un processus chimique, il est aujourd’hui possible de transformer les cendres des défunts en carbone, puis en diamants. Un must!

Pour ma part, mon choix est fait: je serai à jamais un bijou dans une Louboutin géante. Ce sont mes dernières volontés.

0, que renaisse le temps des morts bouffis d’orgueil,
L’époque des m’as-tu-vu-dans-mon-joli-cercueil,
Où, quitte à tout dépenser jusqu’au dernier écu,
Les gens avaient à cœur d’ mourir plus haut qu’ leur cul.

Brassens, les funérailles d’antan

On est des filles, des vraies !

Je dois dire que la nouvelle gamme de LEGOS « pour les vraies filles » me laisse perplexe. Il semblait pourtant que l’effacement des genres, des jouets eux-mêmes, mais aussi de leur agencement dans les magasins et de leur présentation dans les catalogues (photos de garçons utilisant le jouet-fer à repasser), devenait de plus en plus la norme « politiquement correcte ». Le débat sur le genre des jouets n’est de loin pas nouveau, mais jusque là la marque de jeux de construction était relativement épargnée par la segmentation à outrance.

La campagne de lancement des « LEGO Friends » veut nous faire croire qu’il souffle un vent de révolte parmi les fillettes, et que c’est sous la pression d’une forte demande que la marque a dû « céder ». On y voit des petites filles habillées en hommes (costume et chapeau), réclamer à grands cris des jouets pour les « vraies filles » qu’elles sont. Malaise.

« On est des filles, des vraies, et on veut un jouet qu’on peut personnaliser, on veut créer notre propre univers, c’est pourtant pas compliqué ».

« J’en ai marre de me déguiser en garçon et de jouer à leurs jeux, il faut que les gens sachent. Ouais, on est des filles, des vraies ».

Elles pourront ainsi enfin construire non pas un château, un vaisseau spatial ou un bateau pirate, mais un salon de beauté, un café, une clinique vétérinaire ou une cuisine extérieure. Le tout avec une forte dominante de tons rosés, peut-être pour bien s’assurer que les petits garçons ne se sentiront pas concernés, la couleur jouant le rôle de repoussoir.

Je ne peux pas nier avoir possédé toute une armada de Barbies étant petite, mais j’ai également adoré jouer avec mon garage/station essence à 4 étages, ou mon circuit électrique de voitures de courses. Souvent, les barbies, alignées en bord de piste, devenaient les spectatrices de grands prix de Formule 1 sur moquette, accompagnées de petits amis Playmobil.

Oui, les filles ont probablement plus tendance que les garçons à « raconter des histoires » au sein de leurs jeux (une des conclusions d’une étude menée par LEGO pendant plus de 4 ans), mais ont-elles vraiment besoin pour cela de boîtes roses stéréotypées? Personnellement, je n’ai jamais ressenti le besoin de construire un salon de beauté en briques colorées, mais rien ne m’aurait empêchée, avec les pièces neutres de base, d’en bâtir un. 4 murs, quelques fenêtres et un toit peuvent tout autant, dans l’imagination d’un enfant, devenir un garage ou une onglerie. L’essentiel résidant dans l’histoire qu’on construit autour des pièces emboîtées. Avec le choix de décider soudain que l’onglerie a été détruite par un godzilla en plastique, et rebâtie en hôpital de fortune destiné à prendre en charge les victimes du monstre.

Alors, assiste-t-on à une régression? Les féministes vont-elles encore une fois hurler à la segmentation arbitraire et au conditionnement social? Ce plongeon dans les stéréotypes féminins vise apparemment à mieux répondre aux demandes des petites filles, et, à ne pas négliger, de leurs mamans. De manière plus générale, on sent un retour à la différenciation des rôles dans la publicité et le marketing, peut-être pour rétablir un peu d' »ordre » dans une société qui s’est toujours appuyée sur l’image de la famille traditionnelle unie avec deux enfants (un garçon et une fille) et qui se sent menacée dans ses fondements par les nouveaux modèles (familles recomposées avec de nouvelles règles plus souples, familles monoparentales, couples gays, etc…).

Les gamines d’aujourd’hui ont-elles vraiment une image claire de ce qu’elles doivent être ou faire pour être qualifiées de « vraies filles »? Essaie-t-on, à travers cette campagne, de les culpabiliser en les traitant implicitement de « garçon manqué » si elles n’adoptent pas les comportements qu’on attend d’elles? J’ai la désagréable impression qu’on tente encore une fois de les sexualiser au plus tôt, en leur donnant des clés biaisées sur ce qu’il faut adopter pour être considérée plus tard comme une « vraie femme » et donc plaire aux hommes. Même si c’est un très vieux débat et que tout a déjà été dit à ce sujet, il semble malheureusement que la Barbie rachitique et l’aspirateur en plastique rose, pourtant tant décriés, ne soient pas prêts de disparaître des rayons.

Miracles à l’EMS

Ils arrivent en ronchonnant un peu, tous ces jeunes. On les sort une semaine de leur collège, donc l’humeur devrait être a priori bonne. L’idée de construire de leurs mains une installation solaire thermique sur le toit d’un EMS genevois s’annonce un peu trop fatigante à leur goût, mais la curiosité les titille. Ils vont devoir cotoyer des « vieux » à longueur de journée, y compris aux repas. Et ça, ça ne les enchante pas du tout.

Ces souvenirs me sont soudain revenus alors que mon bus passait le long d’une baie vitrée encore illuminée de décorations de Noël. Derrière, des petits vieux et des petites vieilles attablés, immobiles, silencieux. Ils sont 3 ou 4 par table, mais en quelques secondes de passage du bus 1, je perçois la solitude de chacun, au milieu de celle des autres. Un peu comme la mienne, passagère lasse au regard qui se perd derrière la vitre souillée.

EMS, Etablissement Médico-Social, ou mouroir, en vrai. Un nouveau chez soi où on ne peut jamais vraiment se sentir à la maison, dans lequel on se retire pour ne pas gêner ou alourdir le quotidien effréné de ceux qu’on a conçus, et fait grandir. Pour ne pas leur donner le spectacle de son effritement, puis celui de sa mort. Un rituel de lever aux aurores, de repas pré-mâchés, de soins sans attentions, de tentatives de distractions tristounettes. Le reste du temps, du vide, du rien, du silence (ou des cris, selon les jours et les humeurs), et de rares visites embarrassées de sa progéniture ingrate. C’est comme ça, aujourd’hui, nous dit-on. Pas de place pour eux dans nos appartements ou nos coeurs étriqués, ni dans nos vies qu’on a décidé bien trop remplies pour être intergénérationnelles.

L’EMS est maintenant loin derrière moi, et, la joue posée contre la vitre du bus, je souris. Cette semaine passée dans cet autre établissement genevois avait été ponctuée de petits miracles, aussi touchants qu’inespérés.

La vitalité et l’agitation de ce groupe de jeunes focalise les regards et les attentions dès le hall d’entrée. « Ca pue la mort là-dedans », peut-on entendre du côté des ados. « Oui, on meurt tous les jours, ici », rétorque un employé un peu provocateur. Le malaise est palpable des deux côtés. Après une visite des lieux qui se clôt notamment par un « je préférerais me flinguer que de finir ici », les collégiens se mettent au travail. Ils découpent, cintrent, brasent, soudent, vissent…. une activité intense, qui contraste avec la lenteur et le calme de la vie des pensionnaires. Ces derniers les regardent s’agiter, vaguement curieux, parfois agacés de tout ce remue-ménage.

On laisse les deux clans s’observer et s’apprivoiser quelques jours avant de sortir notre carte secrète, celle de la rencontre et du dialogue, autour du thème qui nous occupe ici, la production et la consommation d’énergie. Les vieux témoignent volontiers de leur lointain quotidien d’adolescents, pauvre en besoins énergétiques. Les « Moi, à votre âge… » s’enchaînent, les jeunes rebondissent, posent des questions, fascinés. On réalise que ces deux générations n’ont que trop rarement l’occasion de se parler, de se raconter, de se confier l’une à l’autre.

Après ce premier atelier, les collégiens nous approchent avec une demande étonnante: quitter leurs tables réservées pour les repas pour se mêler aux pensionnaires. On réaménage, on fait de la place, et deux par deux, ils se répartissent dans toute la cantine, qui s’anime comme jamais. Les conversations s’engagent, on raconte sa journée, sur le toit à souder, ou dans sa chambre à faire des mots croisés. Des rires de vieilles dames fusent face à de jeunes garçons qui roulent des mécaniques en relatant leurs exploits du jour, chalumeau en main.

Le bouche à oreille aidant, les pensionnaires se pressent pour s’inscrire aux ateliers des jours suivants. Une course de mini bolides solaires faits maison réunit tout le monde devant l’établissement. Les chaises roulantes sont amenées au bord de la piste, et chacun prend les paris. Les cris d’encouragement et les rires laisseront place à l’émotion au moment de notre départ. Nous réunissons les jeunes et les vieux une dernière fois pour un au revoir. Une dame se lève péniblement, et se met à chanter un air de son époque, « pour dire merci ». Un collégien enchaîne avec un rap de son cru, dont les paroles improvisées déroulent le fil de la semaine. On ne les arrêtera plus. L’EMS vibrera pendant plus d’une heure de chants d’avant et d’aujourd’hui, sous les regards médusés et ravis du personnel soignant.

Une jeune fille quitte le lieu la larme à l’oeil. « Je ne les oublierai jamais, ils sont adorables, ces petits vieux ». C’était en 2006. Depuis, les rangs des personnes âgées impliquées se sont décimés, et les ados sont devenus de jeunes adultes. Mais les traces restent, sur le toit, et dans nos mémoires.

21 chantiers didactiques solaires (dont 4 avec des EMS) ont été menés entre 1999 et 2009 dans toute la Suisse romande, via une collaboration entre les associations Sebasol et TerraWatt.

De la chair à statistiques

J’apprends, grâce au Matin et à une étude californienne sur le sexe et le 3è âge (oui, j’en fais partie, les femmes interrogées ayant de 40 à 99 ans), que mon plaisir est censé augmenter, même si mon désir baisse. Que je suis globalement satisfaite de ma vie sexuelle, « même si je n’ai pas de partenaire ». Ca va changer mon quotidien, pour sûr.

Les hommes suisses, apprennent, eux, toujours dans le Matin, qu’ils n’aident pas assez leurs compagnes dans les tâches ménagères. « Les nouveaux pères, une belle arnaque », nous assène-t-on sur la base d’une étude de l’OFS. On sait exactement combien d’heures ils consacrent à leurs enfants, au ménage, aux courses. Une « réalité » accablante.

Le Dieu des journalistes, des sociologues et des politiciens s’appelle OFS (Office Fédéral de la Statistique). Omniscient et omnipotent, il interroge, dissèque, interprète, catégorise et nous dit qui nous sommes, nous, « les Suisses ». Avec la statistique, pas de place pour le conditionnel ou pour le doute. Sur cette base inattaquable, les journalistes étalent des certitudes, les sociologues pontifient, et les politiciens décident.

Nous sommes tous de la chair à statistiques. Sur la base d’un échantillon soi-disant représentatif, on nous range, on nous classe, on nous étiquette. Avec un aplomb qui ne permet aucune discussion, nous apprenons, grâce aux chiffres magiques de l’OFS, comment nous achetons, comment nous mangeons, comment nous aimons, comment nous baisons.

Nous sommes une tranche d’âge, un sexe, un type de famille, une classe sociale, un niveau d’études. Nous sommes un point sur une courbe, une tranche de camembert, une strate de bâtonnet. Nos vies, nos goûts sont en couleur, et le plus souvent en 3D.

Et moi, ne suis-je donc rien d’autre qu’une Suissesse entre 40 et 50 ans, ou pire, une ménagère de moins de 50 ans qui trimballe son fameux panier, divorcée avec deux enfants, et salariée? Même si mon âge n’a rien à voir avec mon mode de vie, même si mon divorce ne régit pas mon quotidien, même si mes enfants sont hors normes, car élevés ainsi, et même si mon boulot est atypique et inclassable?

Je reste malgré tout, et nous restons tous, un petit pourcentage qui traîne dans les méandres de l’OFS.

Une forte personnalité

« Ma femme a une forte personnalité » selon Philipp Hildebrand. En quoi cela nous intéresse-t-il? Parce que cette phrase entend justifier une transaction bancaire effectuée par Madame sans que son mari en ait eu connaissance.

Imaginez-vous. Spéculer sur des devises, de sa propre initiative. Il faut vraiment, pour une femme, avoir un caractère d’acier pour oser prendre ce genre de décision sans l’aval son mari. On est d’accord.

Ca veut dire quoi, d’abord, « une forte personnalité », quand on parle d’une femme? Qu’elle est ingérable, imprévisible, qu’elle n’obéit pas bien à son mari? Hildebrand va-t-il bientôt se défendre en arguant que son épouse avait ses règles ce jour-là, et qu’elle n’avait donc pas les idées claires?

Dommage qu’elle soit d’origine pakistanaise, Kashya, et non blonde. Cette caractéristique aurait tout justifié sans discussion. « Vous comprenez, ma femme est blonde, et elle fait parfois joujou avec l’ordinateur sans vraiment saisir les conséquences de ses actes » aurait-il pu dire.

Autre argument du patron de la BNS, passé presque inaperçu: « Nous nous sommes mariés tard ». En quoi la date de leur mariage peut-elle d’une quelconque façon dédouaner Hildebrand? Depuis le début des années 90 (période de leur rencontre aux USA selon le Temps), Monsieur Hildebrand n’aurait-il pas eu assez de temps pour dresser Madame, et apprendre à la contrôler correctement? Kashya a-t-elle mené sa propre vie de façon indépendante trop longtemps pour être assez bien rentrée dans le moule du mariage, qui implique une obédience totale à son mari et aucune initiative personnelle?

Ceci dit, je me pose une question, sans doute naïve, car je ne connais rien à la finance: comment est-il possible pour une personne, même mariée à une autre, d’effectuer des transactions sur son compte personnel (et non sur un compte commun) sans l’assentiment de cette personne ou qu’elle en ait même connaissance? On peut donc en Suisse vendre ou acheter des centaines de milliers de francs de devises sur un compte pour lequel on a pas la signature? Eclairez-moi, je suis blonde, moi, par contre.

Mais quelle meilleure défense en effet, quand on ne veut pas assumer, disons, d’avoir abîmé seul sa voiture en se garant, que de dire que c’est sa femme qui était au volant? « Que voulez-vous, elle a une forte personnalité et conduit parfois ma voiture sans mon autorisation » dira le mari en soupirant.

On sait ce qu’il en est des femmes au volant… ou des femmes qui s’essayent malencontreusement à la spéculation sur les devises… ça pardonne tout, non?

La guerre des boutons

Le bouton « arrêt demandé » des TPG ne cesse d’être poussé par des passagers excédés par les transbordements multiples qu’on leur impose, le tout pour CHF 3.50 de l’heure. On ne sait plus ce qu’il faut arrêter, de critiquer le nouveau réseau et les nouveaux horaires, ou de prendre les transports publics. Le problème, c’est qu’en voiture, c’est pire. On se sent tout autant en tôle, sauf que la cellule est plus petite. Piégés, impuissants, et systématiquement en retard. Et si on prenait un abonnement annuel à Piedlib’? Le billet est offert, le réseau modulable à l’infini, les horaires personnalisés. Il faudra juste que j’échange mes Louboutin pour des Nike. Ils en font à semelles rouges?

Le bouton d’accès aux blogs de la Tribune de Genève fait couler de l’encre virtuelle depuis quelques jours. Disparu du menu principal, relégué au fin fond du site de la Tribune, on le cherche désespérément. On mentionnera aussi l’accès à la page d’accueil supprimé depuis les pages des blogueurs, et une visibilité réduite dans la version papier. Ces changements semblent pour l’instant mettre en émoi plus les blogueurs eux-mêmes, soucieux d’être lus, que les lecteurs du journal. « L’adversité est mère d’innovations », clame Jean-François Mabut, administrateur de la plateforme. Pour rester visible en page une des blogs les plus lus, va-t-on devoir rivaliser de titres accrocheurs douteux, de sujets provocants, de mots chocs, de publicité intensive sur facebook? Lisez-moi, lisez-moi!!! La guerre des blogs est-elle ouverte?

Le bouton « retirer de la liste d’amis » de facebook nous fait de l’oeil. Grande est la tentation en ce début d’année d’épurer sa liste de contacts, d’enlever tous ceux qui n’ont rien à faire sous le nom d’amis, qui ne publient jamais rien ou alors seulement des vidéos de chats espiègles ou de bébés rieurs. Le grand nettoyage de janvier, dans la foulée des bonnes résolutions: on revoit ses priorités, on concentre son énergie sur ses vrais amis, on cesse de s’agiter pour les autres.

Le bouton déclencheur de l’appareil photo numérique, on en a tous abusé pendant ces fêtes, comblant peut-être ainsi un certain désoeuvrement propre aux jours fériés: couchers de soleil, paysages enneigés, famille figée autour de la table ou du sapin. Overdose de clichés qui se ressemblent tous et qui une fois postés sur facebook ou envoyés par mail à la famille, sont destinés à tomber dans les méandres d’un dossier « Noël 2011 » sur son ordinateur. Et donc dans l’oubli. Car on n’imprime plus les photos, on ne les range plus dans un album à feuilleter les jours de pluie ou de déprime. Jusqu’à ce que les mêmes vues, dans un an, ne prennent le relais.

Le bouton sur la tempe de Federer, dévoilé en gros titre et montré en gros plan, est propulsé symbole de tous les excès liquides et solides de cette fin d’année. Un appel peu ragoûtant à la détoxication, incarné par une vilaine bosse purulente sur le visage suisse le plus connu au monde. Je vais de ce pas me faire une bonne tisane purgative, tiens. Juste avant d